JULIEN

II

 

Chapitre 44


 

Misère


 


 

Contrairement à ce qu'on lui avait toujours raconté, l'Enfer était froid et humide. Malgré un abba aux qualités remarquables et une couverture en ''Laine des Pyrénées synthétique'', Julien n'avait pratiquement pas fermé l’œil de la nuit. De plus, il avait faim. Vraiment faim. Jusqu'à présent, au cours d'une existence protégée, il n'avait jamais ressenti que de l'appétit. Un excellent appétit de garçon en bonne santé et en pleine croissance. Mais ce qu'il commençait à éprouver était tout autre chose ! C'était une sorte d'idée fixe qui refusait de quitter son esprit et qui semblait tirer une force croissante de la certitude qu'il ne pourrait rien trouver à manger tant qu'il n'aurait pas regagné un lieu habité.

Il avait faim. De plus en plus faim. Et il n'aurait rien à manger.

Il était descendu jusqu'à la rivière, pour boire. L'eau était claire et n'avait pas de goût spécial. Mais il savait que cela ne prouvait rien. De toute façon, il s'en fichait. Ce qu'il voulait, c'était un sandwich au jambon avec du beurre et des cornichons. Toute une demi-baguette croustillante remplie d'un jambon savoureux avec aussi quelques fines tranches de gruyère...

À la rigueur, il se satisferait volontiers d'une énorme assiette de ces délicieux raviolis en boîte qu'il avait dévorés la veille. Avec, bien sûr, des abricots au sirop. Même sans pain, ce serait vraiment divin !

Un peu de soleil aussi, ça ne serait pas de trop. Le temps était toujours aussi maussade. Il n'avait pas plu très longtemps, heureusement, mais il avait quand même l'impression d'être imbibé comme une vieille serpillière. Si ça continuait, il allait crever d'une pneumonie.

Une tasse de chocolat ! Bouillant ! Avec des croissants. Toute une pile de croissants frais...

Il avait essayé de sauter au moins une douzaine de fois. Il s'était toujours retrouvé au même endroit. Au beau milieu de cette foutue prairie. Il avait aussi essayé, sans plus de succès, de se débarrasser de ses Marques.

Il ne pouvait pas rester là, à attendre qu'on vienne le chercher. De toute façon, il avait trop faim. Il allait tenter sa chance au centre de vacances. Au pire, si les gendarmes avaient été prévenus, il y avait quand même peu de chances pour qu'ils aient installé un cordon de sécurité autour de l'endroit. Comme l'avait si bien fait remarquer l'un des deux plombiers, il n'y avait rien de précieux à voler. Et puis, s'il était pris, il se débrouillerait pour qu'on lui donne à manger et il sauterait pour revenir à la prairie.

Il se mit en route. Dans ses sandales, le manque de chaussettes se faisait cruellement sentir. Il avait froid aux pieds et l'herbe mouillée n'arrangeait pas les choses.

À la réflexion, il vaudrait mieux éviter à tout prix de se faire prendre. En ces temps incertains, ce qui restait de son Don pourrait bien lui faire défaut alors qu'il moisirait en cellule en attendant d'être confié à la D.D.A.S.S.

Un steak ! Avec des frites. Plein de frites ! Et un gâteau au chocolat. Une forêt noire ! Ils n'avaient pas de chocolat dans le R'hinz. Ça manquait. Il pourrait peut être ramener des graines de cacao ?

Bon Dieu ! Qu'est-ce qu'il avait faim !

Ils devaient se faire un sang d'encre, là-bas. Xarax devais être mort d'inquiétude. En tout cas, s'il s'était occupé de ceux qui avaient tué Aïn, il ne donnait pas cher de leur peau. Même sans son venin, le haptir demeurait parmi les créatures les plus dangereuses des Neuf Mondes.

Ou alors un poulet. Rôti. Avec une peau dorée, craquante, et des frites. Plein de frites ! Et de la moutarde. De la vraie, forte. Pas cette espèce de truc aux aromates...


 

Xarax était peut-être mort, lui aussi. Sans ça, il aurait déjà trouvé un moyen de le retrouver, non ? Xarax ! Impossible d'imaginer le monde sans Xarax. Sans compter que Dillik serait complètement détruit. Non, si Xarax était mort, il le saurait. Ils étaient tellement liés qu'il était impossible qu'il disparaisse sans qu'il le sente.


 

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Il prit bien soin de ne pas approcher le centre de vacances par le chemin carrossable. Il s'enfonça au contraire dans les taillis et fit un large détour pour l'aborder par l'arrière. Il n'avait vu aucune voiture garée sur le parking de la propriété et les quelques véhicules qui l'avaient obligé à se dissimuler sur la route étaient tous d'innocentes voitures particulières.

Malheureusement, les volets étaient ouverts et une certaine activité régnait manifestement dans le bâtiment. Il n'était pas question de s'aventurer ici et il dut se résoudre à abandonner l'espoir d'un casse-croûte immédiat. Les raviolis étaient momentanément hors de portée.

Il n'était pas question non plus de tenter de se rendre dans un village dans cette tenue et, par-dessus tout, en arborant des Marques blanches que le plus myope des autochtones ne pouvait manquer de remarquer ! La situation ressemblait de plus en plus à une impasse.

Il allait devoir attendre le soir. Peut-être que ces gens rentreraient chez eux ? D'ailleurs, qu'est-ce qu'ils pouvaient bien faire là ? On n'était pas encore au temps des vacances.

Sa mère faisait une blanquette de veau absolument délicieuse. Il pouvait presque en sentir l'odeur. Il en avait l'eau à la bouche.


 

Oh ! Bon Dieu ! Il fallait qu'il essaie de penser à autre chose. S'il devait attendre jusqu'au soir, il valait sans doute mieux retourner au camp. Ça l'obligerait à remonter jusqu'ici en fin d'après-midi, mais au moins, s'il ne pleuvait pas, il pourrait peut-être essayer de dormir sans craindre d'être découvert.

Il sauta.


 

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Au moins, il eut la satisfaction, à défaut d'atteindre la Table d'Orientation, de retrouver la prairie familière. Quelques rayons de soleil perçaient maintenant un plafond nuageux qui se défaisait peu à peu et son moral remonta un tout-petit peu au-dessus de la détresse absolue.

Tout-de-même, il crevait de faim.

Il décida d'essayer de dormir et s'installa au pied d'un arbre, là où le sol ne paraissait pas trop humide, enveloppé dans la couverture récupérée au centre de vacances. Mais le sommeil ne venait pas. Bien qu'il soit maintenant extrêmement fatigué, les pensées semblaient tourner en rond dans sa tête en un interminable défilé de considérations pessimistes.

Il avait vraiment l'air fin, l'Empereur des Neuf Mondes ! Incapable de trouver à bouffer dans son propre pays.

Un de ses amis venait de mourir à ses côtés et lui, il ne pensait qu'à trouver quelque chose à se mettre sous la dent.

De plus, une autre inquiétude, qu'il avait d'abord écartée, se faisait de plus en plus présente. Xarax était certainement mort. Il ne fallait plus se leurrer. Si le haptir était encore en vie, il aurait déjà inventé un moyen pour le retrouver.


 

Et Ambar. Il devait se ronger les sangs...


 

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Il s'éveilla avec le soleil dans l’œil et un mal de tête épouvantable. Il descendit jusqu'à la rivière pour se désaltérer et tenter de soulager sa migraine en se passant de l'eau froide sur le visage. L'opération n'eut qu'un succès modéré, mais elle eut au moins le mérite de le réveiller complètement.

Il décida de se mettre en route sans plus attendre. On n'était encore qu'en milieu d'après-midi, mais le fait d'arriver en avance lui permettrai de voir si oui ou non les gens qui s'activaient au centre de vacances quittaient les lieux pour la nuit. De toute façon, il était décidé à entrer, même si le bâtiment était encore occupé. Il ne pouvait pas continuer à se passer de nourriture. S'il était pris, tant pis. Il aviserait le moment venu.

Il fit donc une dernière tentative de saut avec le même résultat frustrant et se lança dans l'ascension de la pente qui le mènerait jusqu'au plateau.


 

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- Julien !

C'était la voix de Dillik ! Elle était faible, elle était loin, mais c'était sa voix. Dillik était là ! Il se mit à courir, dévalant la pente qu'il venait de gravir.

- Je suis là ! Attends-moi ! J'arrive !

Ce que Dillik venait faire dans cette histoire, il n'en avait pas la moindre idée. Mais entendre sa voix était la meilleure chose qui lui était arrivée depuis deux jours. Et si Dillik était là, il était forcément avec un Passeur. Il ralentit un peu sa course, ce n'était pas le moment de se casser une jambe en trébuchant à toute vitesse dans ce chemin mal fichu.

Il faillit quand même être renversé par Wenn Hyaï lancé à toute vitesse à sa rencontre et bientôt rejoint par un Dillik surexcité.


 

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Chapitre 45


 

Remède


 

- Tannder, vous allez devoir m'aider. Xarax est trop faible pour sortir de sa léthargie. Je ne peux même pas le contacter et je crains que l'effort qu'il a fait pour entrer dans le rêve de Dillik n'ai usé ses dernières réserves. Il faut absolument que je le nourrisse si nous voulons qu'il ait une chance de survivre et de se réparer.

Julien avait fait venir Tannder dès qu'il avait constaté l'état gravissime du haptir.

- Les Maîtres de Santé, poursuivit-il, m'ont dit qu'il était impossible de lui faire une simple transfusion de mon sang. Je crois qu'il y a une sorte de procédé qui se passe directement dans sa gueule. On a essayé de lui en verser directement dans le gosier avec une pipette, mais ça ne marche pas. Il n'essaie même pas d'avaler. Normalement, je ne lui donne pas seulement du sang, mais aussi cette énergie, le Yel. Et le Yel ne reste pratiquement pas dans mon sang une fois qu'il s'écoule. C'est pour ça qu'il faut qu'il me morde. Ils pensent que peut-être, en refermant ses mâchoires sur mon cou, on déclenchera un réflexe. C'est notre dernière chance. Ils m'ont proposé de m'aider, mais je préférerais que ce soit vous. Je ne voudrais pas que quelqu'un d'autre s'aperçoive qu'il n'est plus venimeux.

- Ah ! C'est donc ça ! J'ai été surpris quand il a neutralisé la femme qui vous a attaqué dans la Tour des Bakhtars. Je comprends, maintenant, comment il a fait pour ne pas la tuer.

- Oui. Et je ne tiens pas non plus à ce que Dillik assiste à l'opération. Jusqu'à présent, je me suis toujours arrangé pour faire ça discrètement.

- Il faudra pourtant bien qu'il apprenne un jour comment son ami se nourrit.

- Il sait que c'est moi qui lui donne ce dont il a besoin, bien sûr, mais... Et puis, j'aime autant que ce soit Xarax qui lui apprenne qu'il n'a plus de venin.

- Et puis-je vous demander pourquoi il en est ainsi ?

- C'est un ''cadeau'' du Neh kyong Tchenn Ril. Xarax en avait assez de me faire souffrir à chaque fois que je le nourrissais. Il ne m'a pas demandé mon avis, bien sûr. Je ne l'ai su que plus tard. Sans quoi je l'en aurais empêché. Mais je dois dire que ça m'a vraiment touché. C'est certainement un gros sacrifice de sa part.

- Il doit vraiment vous aimer beaucoup.

- C'est réciproque, vous savez. En tout cas, ça va nous faciliter les choses. Il n'y aura pas de danger que vous vous empoisonniez en manipulant ses mâchoires.

- Bien. Quand voulez-vous que nous fassions cela ?

- Le plus tôt possible. Maintenant, si ça vous va.


 

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Dillik n'avait nullement l'intention de se laisser séparer de son ami et il présenta ses arguments avec une clarté qui excluait toute ambiguïté :

- Si tu as peur que ça m'impressionne, tu te trompes. Xarax m'a déjà tout montré, dans sa tête. C'est comme si je l'avais fait avec lui. C'est à cause de ça que j'ai compris pourquoi il n'a plus de venin. Il ne supportait pas de te faire aussi mal !

- Hein ?! Tu étais au courant ?

- Qu'est-ce que tu t'imagines ? On n'a pas de secrets l'un pour l'autre. Je veux rester. S'il te plaît.

Julien pensait que Dillik se faisait quelques illusions s'il croyait vraiment que Xarax n'avait aucun secret pour lui, mais il n'avait plus d'arguments à lui opposer s'il avait décidé de demeurer présent.

- Soit, reste avec nous.


 

L'opération n'avait rien de facile. Manipuler Xarax dans son carcan afin de placer sa tête dans une position qui permettait à Julien de s'approcher suffisamment pour offrir sa veine jugulaire - qui pour des raisons de flux d'énergie était, d'après les Maîtres de Santé, la seule pouvant convenir - nécessitait beaucoup d'habileté et de délicatesse. Enfin, ils furent prêts. Julien se fit la remarque ironique qu'il avait toujours craint les piqûres et se livra à l'exercice mental qui lui permettait de concentrer en lui le Yel environnant. Lorsqu'il se sentit empli d'énergie, il ordonna :

- Allez-y, Tannder.

Il sentit la douleur aiguë et familière de la morsure, qui n'avait maintenant plus rien de comparable avec la torture qu'il s'était vu infliger par le passé. Pendant quelques instants d'angoisse, il ne se passa rien. Puis la prise se raffermit sur son cou et il sentit bouger la langue du haptir alors que se répandait en lui cette impression vaguement nauséeuse qui indiquait que le processus était en marche. Il n'avait pas, comme les autres fois, pris dans sa main un objet qui, en lui échappant, lui aurait indiqué qu'il était temps d'arrêter l'opération. Il avait l'intention de laisser Xarax se repaître et prendre tout ce qui lui était nécessaire. Aussi, c'est sans crainte qu'il se laissa glisser, comme on s'endort, dans l'ouate accueillante de l'inconscience.


 

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Avant d'ouvrir les yeux, il sentit contre lui la présence rassurante d'Ambar qui dormait paisiblement. Il se sentait bien. Parfaitement reposé et l'esprit alerte. Il avait aussi très soif et envie d'uriner. Il était dans son clos de la Tour des Bakhtars et, s'il en jugeait par la clarté grise qui filtrait au-travers des rideaux, la nuit était certainement sur le point de finir.


 

Il voulut se lever, mais dut y renoncer aussitôt. Le simple fait de se redresser lui avait fait tourner la tête. Tant qu'il n'essayait pas de bouger, il se sentait bien, mais le moindre mouvement lui donnait la nausée. Xarax avait dû absorber un peu plus que sa ration habituelle !


 

Comme il faisait une nouvelle tentative, Ambar se réveilla.

- Julien ? Tu es réveillé ?

- Oui. Bonjour.

- Ça va ?

- Oui, mais je n'arrive pas à me lever. Tu peux m'aider ? Il faut que j'aille pisser.

Ambar activa la lampe de chevet et contourna le lit pour venir soutenir Julien qui parvint, avec son aide, jusqu'à la salle d'eau où il put enfin savourer le plaisir quasi-divin de soulager sa vessie.

- Je crève de faim.

- Ça ne m'étonne pas. Tu dors depuis deux jours ! Tu veux te recoucher, ou tu préfères manger à table ?

- À table. Tu as bien dit deux jours ?

- Oui. Les Maîtres de Santé étaient complètement affolés. Ils ont dit que tu étais presque mort. Tannder s'est fait engueuler. On aurait dit qu'ils pensaient qu'il l'avait fait exprès !

- Tannder n'y est pour rien.

- Ça, je m'en doute. Mais quand même, on a eu drôlement peur. Ils t'ont carrément bourré de Yel et ils ont dit qu'il fallait te laisser tranquille. Que si tu t'en tirais, on aurait de la chance. Eux, ils pouvaient rien faire de plus. Ils étaient vraiment fâchés.

- Et Xarax ?

- On ne sait pas vraiment, mais il communique avec Dillik.

- Il faut que je le voie.

- Il est à la Maison de Santé. Tu ne peux pas encore marcher jusque là.

- Fais appeler un Passeur.

- A cette heure-ci ?

- Oui. Ou alors, il faudra que tu me portes.

- Ce ne sera pas nécessaire, Julien, je vais m'en charger.

- Tannder ! Toujours à écouter aux portes, hein ?

- En fait, c'est Karik, qui m'a prévenu de votre réveil.

- Et où est-il ?

- Il est parti prévenir Dillik que vous êtes revenu parmi nous. Permettez-moi de vous féliciter de votre retour.


 

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Dillik, maigre comme un coucou, les traits tirés et des cernes violets autour de ses yeux rougis par la veille et les larmes, trouva quand même la force de sourire à Julien. Celui-ci s'effondra sur la chaise qu'Ambar plaça judicieusement derrière lui lorsque Tannder le déposa sur le sol.

- Comment ça va Dillik ?

- Je sais pas. Des fois, il me parle. Des fois, je peux pas sentir son esprit. Des fois, on rêve ensemble. Merci de lui avoir donné ta force. Je crois qu'il serait mort, sans ça.

- Xarax est solide. Tu vas voir. On va le réparer.

- Comme le garçon de l'histoire ?

- C'est ça. Comme le garçon qui fabriquait des cerf-volants.

- Julien, je veux pas qu'il meure.

Des larmes de désespoir noyaient les yeux noirs de l'enfant.

- Il ne mourra pas. Tu veux bien que j'essaie de lui parler ?

Dillik retira sa main de la patte de Xarax et Julien, pendant plusieurs minutes, tenta en vain d'établir un contact. Un Maître de Santé, prévenu de sa visite, entra dans la pièce et entreprit d'expliquer l'état du Haptir.

- Les tissus commencent à se réparer ainsi que les parties atteintes du squelette. En particulier les ailes. Malheureusement, les dommages sont par endroit considérables et il est douteux qu'il puisse voler de nouveau. Les blessures abdominales semblent se réparer correctement. L'honorable Xarax est remarquablement résistant. Cependant, il est encore impossible de se prononcer sur ses chances de guérison. Voire de survie.

- Maître, je vous suis reconnaissant des efforts que vous et vos collègues font pour sauver mon haptir. Je suis certain qu'avec votre aide nous parviendrons non seulement à le sauver, mais aussi à lui permettre de voler à nouveau. Si je peux de nouveau lui donner de ma force...

- Ce serait pour l'instant inutile, Sire. Il lui faut déjà assimiler ce qu'il a reçu et, si je puis me permettre cette remarque, je doute que Votre Seigneurie soit à même de fournir quelque énergie que ce soit avant d'avoir un peu récupéré. Je me dois aussi de mettre Votre Seigneurie en garde contre un excès de générosité qui a bien failli lui être fatal.

- Je n'en suis pas mort. Et si Xarax en avait besoin...

- Certes, mais il serait prudent, à l'avenir, de garder une certaine mesure.

- Soyez tranquille, ça ne se reproduira plus.

- Ça, je peux te l'assurer.

- Xarax ! Tu ne peux pas savoir comme je suis heureux de t'entendre.

- Je ne vais pas pouvoir rester éveillé longtemps. Je te remercie, mon ami, mais j'ai bien failli te tuer.

- Tu ne l'as pas fait. L'essentiel, c'est que tu te remettes.

- Dillik m'aide beaucoup. Mais je m'inquiète pour lui.

- Rassure-toi. Je m'en occupe, maintenant. On va se relayer auprès de toi.

Le contact fut brutalement coupé, mais Julien commençait à reprendre vraiment espoir.


 

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